Le RN et ses alliés ont remporté le premier tour des élections législatives, avec 39 élus dès le premier tour et une présence au second tour dans une très grande majorité des 501 circonscriptions encore en jeu. Parmi ces candidats, élus ou non, certains ont des prises de position douteuses sur l'IVG (Interruption volontaire de grossesse).
Ce mercredi matin sur France Bleu Périgord, la candidate du RN Florence Joubert, par ailleurs visée par une plainte de son adversaire pour "injures et diffamation" sur son tract de campagne, et épinglée par Mediapart pour avoir évoqué "des migrants-envahisseurs" sur Twitter, a affirmé "ne pas être contre" l'IVG mais être "contre les 220 000 IVG par an [...] un nombre qui ne baisse pas" et déplore qu'"aucune politique n'a été mise en place pour essayer d'éduquer".
"Je suis contre les 220.000 IVG par an [...] aucune politique n'a été mise en place pour essayer d'éduquer", déclare Florence Joubert (RN) en réponse à Christelle Druillole (NFP) qui lui demande si elle est opposée à l'avortement #Electionslegislatives2024 #Dordogne pic.twitter.com/aI4NQeO231
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Elle est loin d'être la seule à avoir une position rétrograde sur l'IVG au sein du parti.
Réélue dans la 2e circonscription du Var, Laure Lavalette a signé un communiqué de l’association "Choisir la vie" qui demandait aux élus locaux de soutenir et de parrainer les candidats s’engageant à "abroger, à terme, le droit à l’avortement".
En 2014, elle s'oppose à un amendement déposé par le PS, visant à supprimer la notion de "détresse" des conditions de recours à l'IVG. En 2022, elle précise qu'enlever la notion de détresse "banalisait" la loi Veil, précisant qu'à "aucun moment elle n'a remis en cause le droit à l'avortement", "l'abrogation n'est pas un objectif politique" pour elle. Mais cette même année, elle s'oppose à la loi sur l'allongement du délai de l'IVG portée par la majorité macroniste à l'Assemblée nationale, se disant aussi contre la GPA et la PMA.
Autre élu au premier tour, dans le Vaucluse, Hervé de Lépinau, qui évoquait en 2015 les 40 ans de la loi Veil comme un "sinistre anniversaire" et rendait hommage "aux millions de victimes de l’avortement". Six ans plus tard, en octobre 2020, il comparait l’avortement à 14 semaines "aux génocides arméniens et rwandais, à la Shoah, aux crimes de Daesh" et précisait que "l’IVG reste un délit (très largement dépénalisé) donc un acte intrinsèquement mauvais", rapportait alors le JDD.
Réélu dans l'Oise, Philippe Ballard affirmait dans le JDD en 2021 que "l'embryon a des perceptions, ce n'est pas une tête d'épingle" pour justifier son opposition à l’allongement du délai d’IVG de 12 à 14 semaines
Toujours selon le Journal du dimanche, Caroline Parmentier, présente au second tour, signait en mai 2018 dans le journal catho-traditionnaliste Présent un article dans lequel elle regrettait qu’après avoir "génocidé" les enfants français à raison de 200 000 par an (le nombre d’avortement en France, ndlr), on doit maintenant les remplacer à tour de bras par les migrants".
Autre candidat au second tour, en Haute-Marne, Christophe Bentz, arrivé premier du premier tour, était présent à la Marche pour la vie en 2011. Interrogé par le média Nouvelles de France, il affirme que "l’avortement est un génocide de masse". Il a milité pour l'instauration d'une clause de conscience pour les médecins ne souhaitant pas pratiquer d'IVG.
En tête également, dans le Vaucluse, Bénédicte Auzanot se positionne en 2019 contre l’allongement des délais d’IVG évoquant la suppression d’un "être en devenir (...) Il ne s’agit pas, présentement, de revenir sur le débat autorisant ou non l’IVG. Encore que...".
Dans le Loiret, Mathilde Paris est passé tout proche de sa réélection dès le premier tour. Elle qui a participé à la Manif pour tous et a, par le passé, comparé le recours à l’avortement avec la Shoah, rapportait Libération dans un portrait consacré en 2023. Confrontée à ses déclarations sur le plateau de BFM, elle tente d'expliquer : "J’ai repris les termes du professeur Lejeune", a-t-elle tenté en invoquant le célèbre découvreur de la trisomie 21, devenu farouche opposant à la loi Veil. "Je ne le redirais certainement pas aujourd’hui parce que j’ai pris de la maturité en politique", ajoute-t-elle, tout en assumant : "Je ne suis pas contre l’IVG, je suis contre sa banalisation".
L'IVG, un sujet qui divise le RN : 11 députés du Rassemblement national se sont opposés à la protection constitutionnelle de l’IVG : Bénédicte Auzanot, Christophe Bentz, Caroline Colombier, Grégoire de Fournas, Hervé de Lépinau, Marie-France Lorho, Yaël Menache, Pierre Meurin, Mathilde Paris, Stéphane Rambaud, et Laurence Robert-Dehault lors de la dernière législature.